Le nombre de pages

Il existe d'excellents "pavés" mais aussi d'excellents petits romans.
Je ne pense pas que le nombre de pages soit un gage de "qualité". Un gros roman peut se révéler barbant si l'auteur s'est contenté de remplir des pages et des pages de descriptions ennuyeuses que lui seul prendra plaisir à lire et relire.

Ce qui peut faire hésiter un lecteur concernant l'achat d'un petit roman, je pense, est le prix. Bien que, logiquement, un petit roman est en principe moins onéreux qu'un "pavé", l'acheteur aura l'impression de ne pas recevoir grand chose en échange de son argent. Les gros lecteurs auront aussi tendance à chercher un roman qui les fera tenir quelques jours : vous imaginez bien qu'un petit roman sera dévoré par ce genre de lectorat en l'espace de quelques heures seulement.


En tant qu'auteure, je n'accorde aucune importance au nombre de pages que comportera mon futur roman. A une seule exception près : si je me rends compte que mon écrit risque bien de finir par atteindre 800 ou 1000 pages, je réfléchis à une éventuelle découpe en plusieurs tomes. Et de ce fait, je suis obligée de revoir l'intégralité de mon intrigue pour équilibrer chaque partie. Un exemple concret est la saga "les mange-rêve" de Jean-Luc Le Pogam que je suis en train de dévorer : l'histoire a été découpée en plusieurs tomes (pour le moment, j'en possède 5 mais un 6ème est en cours de publication et je ne sais quand la série s'arrêtera.) mais ces "morceaux" se complètent comme les morceaux d'un puzzle pour nous offrir une longue histoire passionnante et intense qui n'aurait jamais pu tenir en un seul volume.

En tant que lectrice : j'avoue avoir un faible pour les gros pavés (je fais partie de cette population qui dévore les livres !) mais je ne crache pas sur les petits romans. Ce qui compte le plus pour moi, c'est le rythme, l'intrigue, les personnages, le style d'écriture de l'auteur... Quand je commence à lire un roman, je m'attends à passer un moment agréable, déconnectée du monde réel, à plonger dans un univers imaginaire passionnant, à découvrir des personnages crédibles et intéressants, à vibrer avec eux... Récemment, j'ai été littéralement transportée par "Non-Stop" de Frédéric Mars : un pavé de 667 pages (et pas du format poche !) dont les pages se tournent toutes seules, sans qu'on ne s'en rende compte. Mais j'ai aussi été très impressionnée par le tout petit roman d'Amélie Nothomb "Hygiène de l'assassin" qui ne fait, lui, que 222 pages au format poche.

Comme quoi, ce n'est pas la quantité qui compte, mais plutôt la qualité.

Concernant ta question "En tant qu'écrivain, accordez-vous de l'importance au nombre de mots ?" je dirai qu'il fut un temps où je m'efforçais d'écrire des chapitres de tant de mots (parce que j'avais lu quelque part qu'il fallait procéder ainsi), ajoutant du texte ou en supprimant pour atteindre le quota. Avec le temps (et beaucoup de lecture), je me suis rendue compte que cette soi-disant "règle" était totalement stupide, qu'elle n'était qu'un simple carcan qui bridait notre plume. Désormais, j'écris mes chapitres sans me soucier du nombres de mots ou de pages. Je ne m'oblige plus à faire entrer mes chapitres dans un moule : si l'un d'entre-eux ne nécessite que deux malheureuses pages tandis que le suivant en comportera facilement une quinzaine, où est le problème ? Cette liberté aide d'ailleurs à rythmer notre intrigue, à casser une certaine monotonie qui pourrait finir par s'installer et lasser nos lecteurs.

Ravie de lire que nos avis sur la question se rejoignent !

Je n'écris pas mais en tant que lectrice, j'aime bien que l'action avance, et lire des énormes descriptions ne m'intéresse pas. Je ne m'occupe pas non plus du genre de pages, qu'il y en ait 500 ou 600 ou alors seulement 150 ou 200 ne me dérange absolument pas. En revanche, je préfère quand les chapitres sont plutôt courts. On a plus l'impression d'avancer dans la lecture et ça aide :)

Stories-of-book, un chapitre idéal pour toi, fait combien de pages ?

Je n'ai pas vraiment de taille de chapitre idéal mais si les chapitres sont trop longs je trouve que le livre perd le rythme. Et puis, quand on veut faire des pauses de temps en temps, ou qu'on lit dès qu'on a quelques minutes c'est plus pratique quand les chapitres sont courts.

oui je comprends. Pareil pour moi, j'aime bien clore un chapitre avant de dormir et quand ça traine en longueur j'ai tendance à avoir envie de tourner des pages (de descriptions en général) pour aller plus vite. (pô bien)

Oui, je fais ça aussi. Ou alors quand je termine un chapitre et que je commence à fatiguer, je regarde si le chapitre suivant est long. S'il est long je pose le livre alors que s'il est court, je le lis, et j'en lis même parfois plusieurs.

arf, pareil oui. Ouf, ça me rassure, je ne suis pas seule à faire ça

Et non, tu n'es pas la seule. Et je pense que beaucoup d'autres lecteurs que nous le font aussi.